dimanche 30 novembre 2008

Un souvenir, une image m’obsède : le souvenir d’un rêve récurrent, où je découvre chez moi, à la cave ou au salon, dans des tiroirs ou des vieux cartons, de superbes photos que j’ai prises il y a des années de cela et que j’avais complètement oubliées, ou parfois des cassettes avec des morceaux anciens et oubliés eux aussi – et le sentiment de retrouver un trésor, quelque chose de plus cher que tout, que j’avais perdu et dont je n’avais même pas conscience de la perte, mais que retrouver me rend "complet".

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Une impression vague, indicible, un fantôme de souvenir, celui des vieilles cassettes, de leur son lointain et noyé dans le souffle, l’image sonore à elles seules des souvenirs enfouis, ineffables, cachés sous des tonnes de "bruit".

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Une image, celle de moi-même, adolescent, lisant des bande-dessinées et des beaux-livres de peinture, écrivant des jeux de rôles et des nouvelles. Et la sensation d’avoir jeté ou perdu l’essentiel de tous ces manuscrits (dont je revois encore les carreaux de cahiers d’écoliers et l’encre bleue, d’une sensualité folle en ces temps informatiques) qui constituent eux aussi une perte, mais aussi un trésor à rechercher, à espérer.

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Mes rêves de cassettes ou de disquettes exhumées, contenant des inédits fabuleux ou simplement me font redécouvrir une façette oubliée de mon oeuvre – et donc de moi-même, de mon passé – ont été innombrables ces vingt dernières années. J'imagine qu'ils ne me disent qu'une seule chose : tu dois continuer, tu dois réaliser ce dont tu rêvais artistiquement dans ta jeunesse et que par impossibilité matérielle, manque de temps, d'énergie ou de sérieux, tu n'as pas mené à bien.