dimanche 21 juin 2020

La première démo de Xavier et moi est marqué par un usage disparate du matériel. Beaucoup de morceaux utilisent le PSS-50 mais il y en a aussi un (où Xavier et moi jouons) avec de la flûte et le son "clavecin" du piano électrique de ma soeur. Un autre encore est joué entièrement à la guitare électrique. Enfin, sur la face B, les morceaux sont joués par la carte son du PC de chez Xavier... sauf "The Old Tower" que j'ai joué sur un clavier de location de chez Beckrich (de marque Akai ou Kawai, je ne sais plus).

En somme, et je le réalise aujourd'hui pleinement, notre tendance actuelle à volontairement enregistrer avec des claviers aux sons extrêmement différents (analos purs et durs, petits claviers équipés d'une puce FM, claviers PCM, samplers, banques General MIDI antédiluviennes) et ma volonté, pour nos prochains releases, de passer de manière totalement incohérente en apparence, d'un type de son à l'autre, et d'une qualité de production à l'autre (enregistrement numérique propre, 4-pistes à cassette, magnéto à l'agonie, enregistrements en extérieur, etc) – tout cela trouve depuis 2017, inconsciemment, ses racines dans les tout débuts de notre "carrière". Cette deuxième période musicale qui s'est ouverte après dix ans sans se voir et sans composer ressemble décidément à une espèce de seconde chance : celle de réaliser pleinement, une fois adulte, avec les moyens de nos ambitions, ce que nous n'avions qu'ébauché au lycée.

mercredi 17 juin 2020

La musique que je joue avec Xavier est bourrée de fausses notes et de contretemps, les morceaux sont courts et bancals, sans vrai début et sans fin correcte, mais c'est de la musique vivante, et donc imparfaite ; jamais nous ne reviendrons à la tentation de tout maîtriser de A à Z et de construire nos morceaux sur des séquenceurs qui ne sont que de l'assemblage de Legos sonores. Le séquençage comme mode par défaut de composition a détruit, avait détruit, en nous, en moi, toute spontanéité, toute capacité à improviser, à y aller au bluff, à inclure les erreurs et les accidents. La musique que nous faisons depuis 2017 est foutraque mais elle est meilleure que l'essentiel de ce que j'ai pu faire seul devant Fruity Loops depuis l'an 2000.

mercredi 27 mai 2020

En découvrant la musique traditionnelle de Moselle couchée sur le papier par l'abbé Pinck (et aujourd'hui téléchargeable en MIDI sur le net) j'ai réalisé que sans le savoir, mais peut-être par un genre d'atavisme, Xavier et moi avions, dans notre adolescence puis en nous retrouvant après 2017, reproduit ce que faisaient nos ancêtres : des morceaux courts, très simples, utilisant un instrument (ou voix) ou deux. Raison de plus pour renoncer à sonner comme les autres, à utiliser les mêmes structures musicales que les autres, et faire notre truc, dans une continuité "folk" plus grande que nous l'imaginions.