mardi 13 juin 2023

J'ai passé une partie de l'après-midi à bloquer des gens sur Facebook – des gens que j'ai connus de près ou de loin dans la scène indus il y a 20 ans, et de parfaits inconnus. Je travaille à être invisible, sur les réseaux sociaux, pour ceux qui auraient pu ne serait-ce que lire mon nom une fois dans leur vie. Et je ne veux plus les voir non plus, ne serait-ce que dans la liste d'amis d'autres personnes – ne serait-ce même que croiser leurs noms dans la liste des likes sous telle ou telle publication.

Je veux vivre très exactement dans un univers parallèle et étanche au leur. Tant pis si j'en suis le seul habitant...

Je réalise que j'ai toujours détesté ces milieux. Black metal, gothique, industriel, neofolk, etc. Je n'y suis entré et n'y ai évolué que sur un malentendu – la croyance que le fait d'aimer les mêmes groupes, les mêmes sons, faisait de tous ces gens et moi des alliés naturels, et des gens appeler à collaborer d'une manière ou d'une autre. Des gens à qui je pourrais communiquer quelque chose qu'ils comprendraient et que nous pourrions partager. Ça n'est pas le cas et ne l'a jamais été. Ma musique n'a jamais – de ce que j'ai pu constater en 25 ans – provoqué que des malentendus.

(De la même manière, j'ai fini par accepter l'idée que des personnages comme Tony Wakeford ou David Tibet étaient entièrement dénués d'intérêt, et que les connaître mieux, comme individus et comme artistes, ne m'apporterait rien et au contraire détruirait toujours un peu plus le plaisir que j'ai à les écouter ; à les écouter en fantasmant à leur sujet et au sujet de la scène neofolk, en leur donnant, par ces fantasmes, un intérêt et une noblesse qu'ils n'ont pas par eux-mêmes)

Il est temps d'admettre que je suis entièrement seul et non seulement l'admettre mais m'en réjouir ; me réjouir de la liberté absolue que cela m'apporte.