vendredi 16 novembre 2018

La musique de Maelifell est une bedroom music assumée, une musique de la classe moyenne pavillonnaire et d'adolescents équipés en micro-ordinateurs comme en instruments de musique grand public ; guitares d'initiation, claviers Yamaha familiaux, micros de supermarché et enregistreurs cassette intégrée à la chaîne HiFi reçue pour la grande Communion ou l'entrée au lycée.

Une musique d'ados solitaires, qui s'ennuient, qui sont à pied, qui n'ont pas grand chose d'autre à faire que se promener dans la nature, lire, jouer à des jeux vidéos ou des jeux de rôle d'heroic fantasy.

Adultes, nous n'avons pas tellement changé...

La vie de musicien professionnel est une vie déréglée, comme toutes les vies d'artistes. Ce dérèglement aide peut-être, parfois, à créer des chef-d'oeuvres. Il aide sans aucun doute à explorer des potentialités de l'existence qu'un français moyen, travaillant et vivant une vie de famille classique, ne pourra qu'imaginer ou entrevoir. Mais est-il souhaitable, au fond, d'explorer ces potentialités – qui tiennent quand même souvent de la déglingue, ou de la gloire excessive, empoisonnant l'égo ?

À l'inverse de cela, la bedroom music est dans l'idéal moins celle d'un médiocre amateur que celle d'un gentleman qui vit une vie bien réglée, complète, où chaque chose est à sa place et avec la priorité qui lui revient.

Sa musique est un élément de sa vie, une fleur dans son jardin ; non pas une plante parasite qui l'étouffe peu à peu.