jeudi 5 octobre 2017

Cela commence avec du souffle, un souffle électronique épais, de vieille cassette audio. Le souffle, c’est, littéralement, la vie. C’est aussi la toile de fond sonore du monde : le silence n’existe pas. Le souffle est un espace sonore dans lequel se déploie les autres sons. Il délimite, il accueille.

Ensuite viennent des cloches d’église, au loin. L’appel à la messe du dimanche matin.

Puis on entend le ronronnement caractéristique d’un lecteur de disquettes. Le dimanche n’est pas seulement le jour de la messe ; c’est aussi celui du repos, et de l’exploration de mondes imaginaires, à travers les livres mais aussi à travers un écran.

*

J’ai conscience d’avoir, pour la première fois je crois, avec "Un dimanche d’exécutions", composé quelque chose qui volontairement était cryptique, incompréhensible et difficile à apprécier pour un public autre que moi-même. Mes projets passés cherchaient à plaire, en tous cas à communiquer au public quelque chose qu’il puisse apprécier ; cette œuvre-ci est vraiment autiste, elle a été composée par moi et pour moi, pour mes goûts, pour m’émouvoir moi, pour faire resurgir des souvenirs très personnels et très précis.

*

"Un dimanche d'exécution" comporte, entrecoupées de field recordings et de sons d'ambiance divers, trois mélodies ; elles sont primitives et bancales, jouées entièrement à partir d'un même échantillon de guitare synthétique. Le son de mauvaise qualité, avec des craquements et du souffle. C'est pour moi le son même du passé.

*

Hauntology : le son du vinyle, certes, mais aussi le souffle des k7 – et les sons cheap des vieilles cartes sons, les samples lo-fi...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.